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ALG : Mandrea, l’utile sans l’agréable

RACHID BELARBI

Même s’il a énormément perdu en capital sympathie auprès des supporters des Verts après ses deux prestations en demi-teinte face à la Guinée et l’Ouganda, tout porte à croire qu’Anthony Mandrea continuera de garder les bois de l’équipe nationale dans la peau du numéro 1.

Il avait achevé sa saison en Ligue 2 avec l’énorme déception d’avoir maladroitement vendangé un billet à portée de main pour les barrages qui auraient pu ouvrir aux Caennais les portes de l’élite française. La même malhabileté à gérer les moments clés a, par la suite, plombé ses deux derniers rendez-vous de la saison footballistique.
Dire alors que la fin de l’exercice 2023-2024 d’Anthony Mandrea aura été frustrante équivaudrait à glisser un doux euphémisme au moment où une vérité crue aurait mieux peint le tableau. Sa fébrilité affichée face au Syli national, notamment lors du second but de la troupe à Kaba Diawara tout comme son attentisme sur l’ouverture du score ougandaise l’ont, d’ailleurs, énormément décrédibilisé et trahi un manque d’assurance qui n’est pas fait pour constituer le moindre des gages pour une arrière-garde qui souffre déjà de l’absence de Ramy Bensebaïni et de la perte de vitesse et d’autorité de Aïssa Mandi.

En surrégime à Dakar ?

Au lendemain de son éclatante prestation à Dakar qui avait contribué au succès de prestige des hommes de Djamel Belmadi dans la tanière des tout frais champions d’Afrique, Mandrea avait pourtant donné l’impression de cocher toutes les cases pour mériter d’être désigné comme le digne héritier de la légende du poste, Raïs M’Bolhi. La suite de son rendement en tant que numéro 1 de l’EN n’a, cependant, pas forcément confirmé cette prise de pouvoir puisqu’il a alterné le moyen et le moins bon.
Quand bien même sa régularité sous le maillot caennais contribue à faire de lui un candidat crédible pour la sélection, le fait de n’avoir jamais pu s’aligner sur son «offre assurance tous risques» déployée au pays des Lions de la Terranga. De là à dire qu’il était en surrégime à ce moment-là avant de reprendre sa cadence «normale», il y a un pas que beaucoup ont allégrement franchi. Une thèse, il est vrai à risque, tant tout évolue très vite dans le monde du football, particulièrement dans le haut niveau, mais que le keeper de 26 ans tend à confirmer bien malgré lui.

Absence de réelle concurrence

Ces atermoiements et ce peu de garanties offertes ne devraient, néanmoins, pas trop menacer le statut de Mandrea aux yeux de Vladimir Petkovic. L’absence de réelle solution de rechange plaide, en effet, grandement en sa faveur. Le fait d’être le seul gardien de but sélectionnable évoluant en Europe, quand bien même en Ligue 2 française, suffit à lui octroyer un train d’avance par rapport à ses suppléants de l’heure que sont Oussama Benbot et Mustapha Zeghba.
Le seul qui aurait pu lui faire de l’ombre n’est autre qu’Alexandre Oukidja, du haut de son vécu de gardien à la réputation bien établie en Ligue 1 et d’international à l’expérience avérée avec, notamment, son titre à la CAN-2019 en Egypte. Or, sa retraite internationale anticipée a changé la donne et promeut son cadet du Stade Malherbe de Caen, désormais unique candidat au poste de numéro 1 en provenance de l’autre côté de la Méditerranée. Outre le pas franchi du gardien messin, Mandrea a également pu profiter de la petite saison effectuée par Mustapha Zeghba en Arabie Saoudite où il n’est plus titulaire en club tout autant du manque d’aura d’Oussama Benbot, que le costume de titulaire en sélection paraît encore trop grand pour ses frêles épaules.

Pénurie de talents, en local et en binational

Même Alexis Guendouz, le gardien du temple belouizdadi, un temps décrit comme potentiel concurrent de M’Bolhi, n’a pas vraiment donné raison à ceux qui sont allés le chercher dans les tréfonds de la hiérarchie française au prix de dizaines de milliers d’euros, se contentant de faire (seulement) le job en mode local. Autant dire, dès lors, qu’en dépit de son manque de charisme et d’autorité entre ses montants, Anthony Mandrea ne devrait nullement être inquiété sur son statut en EN d’ici septembre et l’entame des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2025. Comme pour traduire, sans le dire, la pénurie de talents à ce niveau, au double rayon local et binational.

RACHID BELARBI

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