Tous deux prêtés par l’OGC Nice, Badreddine Bouanani et Bilel Brahimi ne se sont pas vraiment épanouis dans leurs clubs respectifs. Mais si le Brestois a quand même vécu de l’intérieur la qualification historique des Pirates en Ligue des Champions, le Lorientais a, en revanche, goûté à l’amertume d’une relégation en L2 avec les Merlus.
Il n’est, cependant, pas (encore ?) dit que Brahimi jouerait la plus prestigieuse des compétitions interclubs de l’UEFA la saison prochaine ni que Bouanani évoluerait en Ligue 2 BKT ! Tout dépendra, en fait, de la volonté du club niçois et du souhait de son nouvel entraîneur, Bruno Génesio, de les conserver ou pas.
206 minutes seulement pour Brahimi
En prêt chez les Bretons, Bilel Brahimi a, tout ou moins, vécu une saison incroyable, la meilleure de l’histoire du club presque centenaire. L’ancien club de Youcef Belaïli et Islam Slimani a, ainsi, cueilli les lauriers de son parcours presque parfait tout au long de cette saison 2023-2024 qui s’est achevée dimanche soir, en France. Large vainqueur à Toulouse (0-3), malgré l’absence de son meilleur joueur Pierre Lees-Melou, l’équipe d’Éric Roy a profité du nul de Lille contre Nice (2-2) pour s’assurer la troisième place de la Ligue 1, synonyme de qualification directe pour la phase de groupes de la Ligue des champions.
Peu visible sur le terrain, où il n’a que très peu joué, Brahimi était, en revanche, bien présent et bien visible dans le vestiaire, où la fête battait son plein. En langage arithmétique, l’international algérien sera resté seulement 206 minutes sur le terrain en 18 apparitions cette saison. Sur le banc à Toulouse mais bien en forme dans le vestiaire, Brahimi n’a jamais, depuis janvier, passé plus de 10 minutes sur le terrain lors de ses entrées en jeu, son record étant de 9’ au stade Bollaert lors de la défaite face à Lens. Sa plus “longue” apparition remonte au… 10 décembre 2023 , lors d’un succès à Metz,. Il avait joué 60 minutes la seule fois, où il a été titulaire cette saison ! Son bilan statistique est plus que famélique, puisque sa saison se résume à un zéro pointé, aussi bien en nombre de but qu’à celui des passes décisives.
1 but et 0 passe D à eux deux !
Pas très loin de Brest où la nuit a été longue après cette qualification historique en C1, à Lorient plus précisément, Badreddine Bouanani vécut une énorme désillusion avec la rétrogradation de son équipe en Ligue 2. Après leur défaite au Vélodrome (1-3), la semaine dernière, les Lorientais avaient d’ailleurs un pied et quatre orteils à l’étage du-dessous. Seul un miracle pouvait offrir à l’ancien club de Christian Gourcuff la possibilité d’une éventuelle pérennité parmi l’élite hexagonale, à condition de s’imposer largement contre Clermont et que Metz s’incline lourdement face à Paris, étant donné que les coéquipiers de “Badro” devaient également avoir une meilleure différence de buts que la formation du duo Oukidja-Guitoun(-21 contre -28 avant les matchs du soir).
Ce miracle faillit pourtant se produire ! Large vainqueur de Clermont (5-0) au moment où Metz perdait 0-2 face au Paris Saint-Germain, les Lorientais ne purent réussir ce qui aurait été un exploit XXL et une première à ce niveau. Malgré ce festival offensif avec, notamment, un joli but de Bouanani, à la 53ème minute de jeu, son premier en professionnel, il aura, en tout et pour tout, manqué un but supplémentaire aux Merlus pour pouvoir se maintenir en Ligue 1 Uber Eats. Le malheur de l’un faisant le bonheur des deux autres, le FC Metz garde sa place de barragiste grâce à un plus grand nombre de buts marqués à l’extérieur que Lorient lors des confrontations directes entre les deux clubs cette saison (victoire 2-3 à l’aller en Bretagne, puis défaite 1-2).
Pas d’avenir proche en EN
A cette désillusion collective, de n’avoir pas su assurer le maintien, se dresse aussi et surtout une énorme déception sur le plan individuel avec seulement 18 apparitions cette saison, dont pour 11 seulement avec Lorient, pour un seul but marqué et aucune passe décisive délivrée. Sa blessure au mollet pendant plus d’un mois, en décembre, qui l’a privé d’une participation acquise en Coupe d’Afrique des Nations alors qu’il figurait en bonne place dans la liste de Djamel Belmadi en partance pour la Côte d’Ivoire, n’explique pas tout. Il faudra, de fait, attendre la confirmation de l’installation de Bruno Génesio comme entraîneur en chef de l’OGC Nice pour en savoir davantage sur l’avenir à court terme de Bilel Brahimi et Badreddine Bouanani sur la Côte d’Azur.
Or, pour n’avoir pas été en mesure de s’imposer et de briller chez des sans-grades du football français, comme Brest et Lorient, et avec un seul but et zéro passe décisive à eux deux, rien ne leur garantit un maintien parmi l’effectif niçois de la prochaine saison, notamment au vu des objectifs revus à la hausse d’Ineos. Il n’est pas dit, non plus, qu’ils feraient de sitôt leur apparition dans les listes à venir de Vladimir Petkovic, en particulier celle attendue en perspective de l’imminent double rendez-vous face à la Guinée et à l’Ouganda en éliminatoires de la Coupe du monde 2026.
RACHID BELARBI
