Avec le retour en forme de Aïssa Mandi, de Nabil Bentaleb, de Sofiane Feghouli et de Raïs M’Bolhi, en attendant le rétablissement d’Islam Slimani, le sélectionneur national aura sous la main les mondialistes et tauliers du vestiaire sur lesquels il peut compter pour forcer le destin au pays de Drogba. Belmadi tient son ossature
Djamel Belmadi a certainement eu, ces derniers jours, des crises d’angoisse en apprenant tour à tour les forfaits (presque) acquis de deux éléments pour lesquels il avait engagé des batailles juridico-administratives pour les faire venir chez les Verts, à savoir Badreddine Bouanani et Houssem Aouar. Le sélectionneur national a également dû se cogner la tête contre le mur en suivant le feuilleton Atal et ses démêlés avec la justice française. Fort heureusement pour sa santé mentale, les bonnes nouvelles n’ont pas tardé à affluer sous la forme de confirmation par-ci et de retours en forme par-là. Et comme il s’agit surtout de tauliers du vestiaire, mondialistes de surcroît, la satisfaction ne peut qu’être plus grande étant donné que c’est sur l’expérience et l’énorme vécu de ces éléments que devra s’appuyer le coach pour tenter de mener à bien sa mission et les Verts, de nouveau, sur le toit de l’Afrique.
Des tauliers du vestiaire
La montée en puissance de Nabil Bentaleb avec le LOSC, tout comme le retour d’Aïssa Mandi comme titulaire sous le maillot de Villarreal demeurent, en effet, des signaux positifs qui rassurent sur le degré de compétitivité de ces deux éléments qui constituent la base de la colonne vertébrale de l’EN. Jouant d’entrée contre le Real Madrid dimanche soir, l’ancien Rémois a assumé son rôle tant bien que mal quatre-vingt-dix minutes durant.
Le fait qu’il puisse tenir sa place face à une attaque madrilène qui crache le feu sous l’impulsion d’un intenable Bellingham a, ainsi, forcément rassuré Belmadi qui n’aura plus à se creuser les méninges pour tenter de lui trouver une alternative crédible afin de l’associer dans l’axe de la défense de l’EN avec Ramy Bensebaïni. Tout comme le niveau que montre Nabil Bentaleb à chaque sortie sous le maillot lillois offre certainement au même Belmadi le luxe de pouvoir décaler le retour d’Ismaïl Bennacer et de ne pas le précipiter dans la gueule du loup en le lançant, sans trop d’assurances, dans le gigantesque combat physique que constitue chacun des trois chapitres du premier tour.
Une colonne vertébrale fiable
Surtout si le driver national venait à maintenir sa confiance à Sofiane Feghouli (15 matches avec Karagümrük en Süper Lig turque, dont 13 comme titulaire) pour composer un entrejeu qui rappellera, à quelques détails près, celui qui avait fait sensation au Brésil, lors de la Coupe du Monde 2014 sous Vahid Halilhodzic. A ces trois acteurs majeurs de l’inoubliable épopée au pays du joga bonito s’ajoutera un quatrième partenaire de cette traversée de l’Atlantique voilà presque une décennie, à savoir l’avant-centre Islam Slimani.
Privé des quatre derniers matches de son équipe, Coritiba, en raison d’une blessure à la jambe, le meilleur buteur des Verts en activité sera, lui aussi, un acteur majeur de l’imminente CAN vu l’inébranlable foi qu’a en lui le sélectionneur national. L’auteur du but légendaire face à la Russie de Fabio Capello, synonyme de qualification aux huitièmes de finale de cette même Coupe du Monde devrait même arriver frais comme jamais au stage en amont de la CAN que l’EN effectuera à Lomé, au Togo.
M’Bolhi, pour une 6ème CAN d’affilée
Cette colonne vertébrale d’anciens mondialistes pourrait même s’allonger jusqu’à la ligne de but si jamais Djamel Belmadi persistait dans son idée d’emmener Raïs M’Bolhi avec lui en Côte d’Ivoire. Le fait que Mustapha Zeghba eut aligné le week-end dernier son sixième match de suite sans jouer (3 fois non-convoqué et trois fois remplaçant) augmente automatiquement les chances de voir l’actuel dernier rempart du Chabab de Belouizdad disputer sa sixième phase finale de Coupe d’Afrique des nations après 2013, 2015, 2017, 2019 et 2021. A condition, toutefois, que le Messin Alexandre Oukidja ne revienne pas, publiquement, sur sa décision et ne décide de sortir de sa retraite internationale juste pour être présent à Bouaké. Son coéquipier Kévin Guitoun en a parlé très franchement tout récemment, citant une discussion en off. Un brin peu officiel quand on connaît les exigences de Belmadi dans ce registre précis.
RACHID BELARBI
