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ALG : Le discours de la rigueur cède déjà face à la démagogie

NAZIM BESSOL

Qui est capable d’aller au-delà du simple constat ? Le professionnalisme imposé dans l’euphorie du retour de l’Al- gérie sur la scène mondiale après 30 ans à la faveur d’une qualification dans la douleur face l’Egypte en match barrage à Om Dourman, continue de saigner les caisses du Trésor public. Une formule rejetée de tous, mais qui semble avoir de beaux jours devant elle, puisque les responsables se succèdent sans pour autant y apporter une réelle solution.

Depuis l’ouverture du robinet à billets en 2010, quatre présidents se sont succédé à la tête de l’instance fédérale avec un double mandat pour Mohamed Raouraoua, qui s’est longtemps caché derrière l’équipe nationale et sa double qualification au Mondial Sud-africain en 2010 puis au Brésil en 2014, sans jamais réellement prendre la mesure ni les mesures qui s’imposent pour tenter d’endiguer ou de mettre fin au drame financier qu’il a mis en place avec son ami de 40 ans Mohamed Mécherara.

Son successeur, Kheïreddine Zetchi, le seul à avoir effectué un mandat plein depuis le départ de Raouraoua III, a tenté de mettre des garde-fous notamment en installant une Direction de contrôle et de gestion financière (DCGF). Un projet mala- droitement proposé à Mohamed Mécherara avant de se rendre compte de la supercherie et de la réputation surfaite de ce dernier et de le transférer à Reda Abdouche (à droite de notre photo avec au centre Zetchi). Il réalisait un travail colossal tandis qu’en parallèle, le Bureau fédéral adoptait une résolution contrai- gnante, mais efficace qui interdisait aux clubs tout recrutement si leurs dettes dépassaient le milliard de centime.

Un plafond rapidement explosé par Charaf- Eddine Amara ,le gestionnaire de la fédération à partir d’avril 2021 dont le but était de s’attirer la sympathie et les bonnes grâces des « barons » des clubs professionnels. Le premier verrou déman- telé ,le patron du groupe Madar en conflit avec certains membres de son Bureau fédéral dégommait au passage Reda Abdouche, jugé trop proche de l’ex- ministre Mouldi Aïssaoui entré en dissi- dence. Plus encore, il gelait la DCGF pour ne pas dire dissoute de fait. L’arrivée de Djahid Zefizef ne changeait rien au sort de cette direction statutaire et le nouveau Walid Sadi, ne semble pas enclin à la remettre en fonction.

S’il s’est montré verbeux et généreux en déclaration depuis son intronisation, l’ancien manager général de l’équipe nationale évite comme la peste deux sujets pour le moment et pourtant vitaux pour notre football. La douloureuse mise en conformité des statuts de la FAF avec les lois de la République (Décret exécutif n°22-309 du 12 septembre 2022) et avec les statuts de la FIFA. Le second concerne bien évidemment la DCGF, une direction qui ne cadre certainement pas avec les décisions populistes et unilatérales que le successeur de Djahid Zefizef est en train de prendre.

Si l’urgence telle qu’elle a été proclamée par lui est de mettre fin à l’hémorragie financière et aller vers une meilleure gouvernance au niveau de la fédération, ligues, clubs… décréter unilatéralement que la solution consiste à faire payer les clubs débiteurs en quatre tranches leurs créances auprès des entraîneurs et joueurs, est purement démagogique, simpliste et constitue déjà un pur aveu d’échec sur un dossier majeur. Les clubs ont toujours raison. C’est devenu une lapalissade ni plus ni moins.
NAZIM BESSOL

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