Si la polémique est souvent qualifiée de stérile, parfois elle permet, lorsqu’on s’y intéresse de plus près, de mieux cerner certains événements et elle fait rejaillir certaines vérités cachées à la lumière du jour. Il en est ainsi pour ce qui du scandale de « la participation d’une simple équipe constituée de rési- dents à Dubaï », comme l’a qualifiée le vice-président de la Fédération algé- rienne de mini-foot et le chargé de son développement, Yacine Fersadou, à la Coupe du monde de mini-foot qu’abrite l’Emirat de Ras El-Kheima, aux Emirats arabes unis. La sévère correction (9-1) infligée par l’Ukraine, lors du premier match, a levé le lièvre.
De fait, elle a fait réagir la Fédération algérienne de football (FAF), qui a découvert à ses dépens que la discipline ne relevait pas de ses prérogatives. D’autant qu’il n’existe aucun représen- tant du mini-foot (contrairement au Futsal et le Beach soccer) au niveau de l’assemblée générale de la FAF et aucune compétition n’est organisée sous sa coupe. Ainsi, le premier point mis en lumière par cette affaire est sans conteste le manque de maîtrise de la Fédération qui avait pondu un commu- niqué incendiaire, promettant qu’elle «prendra les mesures nécessaires pour mettre toute la lumière sur cette affaire». Il n’en sera rien et le gestion- naire de la FAF aura appris au moins qu’il faut savoir tempérer.
Le second point concerne la Fédération algérienne de mini-foot, dont la première assemblée générale élective s’est tenue au mois d’avril dernier. Elle a porté Idrissi Hussein à sa tête. Il est accompagné du président du club spor- tif amateur du CS Constantine, Yacine Fersadou. Il est le vice-président chargé du développement de la discipline en Algérie et siège à la Confédération afri- caine de mini-foot, dont il a organisé l’assemblée générale au mois d’avril dernier, à Constantine, selon le commu- niqué publié sur le site de la Fédération internationale de mini-foot.
Ce dirigeant rejoint la longue liste des champions de la lutte des places au sein des instances nationales et internatio- nales et se distingue même par un cumul jamais opéré entre deux disci- plines. Yacine Fersadou est passé maître en la matière et risque gros, puisque la tutelle peut en un claque- ment de doigt prononcer sa radiation, sans que personne ne crie au scandale. Tout comme elle peut exiger des comptes sur sa présence au niveau d’une instance internationale. La loi algérienne est claire : tout candidat qui postule pour un siège au niveau des ins- tances internationales doit avoir le qui- tus du ministère de la Jeunesse et des Sports et du Comité olympique algérien. Une procédure dont l’intéressé est passé out, selon nos informations.
Un cumul et boulimie qui seraient restés sous le tapis, si l’Ukraine n’avait pas par sa large victoire, face à ce qui a été pré- senté comme l’équipe d’Algérie, donné un coup de pied dans la fourmilière.
– NAZIM BESSOL
