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AFR : Ces chamailleries qui ternissent l’image du football africain

AB. LAHOUARI

Ce qui se passe au Cameroun est franchement désolant, mais il peut arriver à n’importe quel pays de notre continent. A l’origine, le choix du sélectionneur national et de son staff technique, à la suite du limo- geage de Rigobert Song et de son équipe. Le ministre des Sports et de l’Education physique, Narcisse Mouelle Kombi (à droite de notre photo en compagnie de Samuel Eto’o), a choisi le Belge Marc Brys pour les remplacer à la tête des Lions Indomptables, semant la discorde et la division. La Fédération (Fecafoot), présidée par la légende continentale, Samuel Eto’o, a aussitôt mis son véto.

Après deux mois de guéguerre, un com- promis à la «Salomon» semblait avoir été trouvé entre les deux parties grâce à l’intervention du Chef de l’Etat. Le sélec- tionneur est maintenu mais sans son staff qui sera choisi par la Fecafoot. La victoire face au Cap-Vert (4-1), samedi, dans le cadre de la 3e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, a changé la donne. Le climat s’est à nouveau détérioré entre les deux parties, et le ministère grisé par ce succès a tenté de mettre fin au compromis.

La sélection s’est retrouvée avec deux staffs techniques au départ de Yaoundé pour l’Angola, dans le cadre du match de la 4e journée, prévu mardi (aujourd’hui) face aux Palancas Negras. Le ministère a tenté un coup de force, en écartant les techni- ciens de la Fecafoot, mais Samuel Eto’o s’y est opposé, tandis que les médias locaux prenaient position en fonction de leur ligne éditoriale. L’arbitrage des légalistes au sein du pouvoir, qui craignent l’intervention pour ingérence de la FIFA, ont trouvé un nouvel accord après une longue discussion.

L’avion spécial, qui est resté durant trois heures bloqué sur le tarmac de l’aéroport, s’est envolé également avec les membres du staff de la Fecafoot, les adjoints Ndtoun- gou Mpilé, David Pagou et l’officier Thierry Ndo. En définitive, cette histoire est loin d’être un fait anodin. Elle reflète les incohé- rences entre les lois d’un pays et les règle- ments de la FIFA. Il y a d’un côté les déten- teurs des infrastructurels et des finances, et de l’autre une instance internationale qui a imposé la non-ingérence du politique, votée par les Fédérations nationales au su et au vu des Etats.

Une situation qui ne pourra changer que si les Etats, notamment africains, montent au créneau pour demander à leurs Fédérations d’apporter des amendements aux statuts. Ainsi, les chamailleries seront évitées et
la FIFA de Gianni Infantino, comme simple employé chargé de la gestion, n’aura pas à imposer sa vision ultra libérale du football.

AB. LAHOUARI

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