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ALG : Pour qui sonne le glas ?

LAFORDASSE

«Si tu entends sonner le glas, ne te demande pas pour qui il sonne, il sonne pour toi», cette formule, tirée d’un célèbre roman, peut être liée aux multiples polémiques autour de la non-sélection de pièces maîtresses de l’équipe (Slimani, Mahrez et Belaïli, Chaïbi…). La Fédération algérienne de football (FAF), qui a un besoin urgent de résultats et… d’annonce, a mobilisé ses sous-traitants pour faire diversion, en vue des élections de 2025. Elle a décidé de monter au créneau et porter elle-même le costume de « Gorge pro- fonde », en annonçant des surprises sur les bilans financiers des précédents locataires de Dely Brahim. Mais, l’opinion sportive reste très sceptique, et il sera difficile de la convaincre.

La FAF a agité un contre-feu pour tenter de faire oublier l’essentiel : le rendement du onze national durant cette dernière semaine à la suite de la production de l’équipe nationale contre la Guinée et l’Ou- ganda. Elle devra batailler jusqu’au bout pour rejoindre les Amériques en 2026, endiguer le retour de la violence dans les stades, éviter les scandales autour de l’arbitrage et les soupçons autour de certains résultats de matchs, notamment dans les divisions inférieures. Madame Soleil, porte-parole officieuse de Dely Brahim, a été sollicitée pour annoncer ce qui sera le scandale du siècle : la gestion financière de l’instance fédérale durant ces trois der- nières années. Or, le timing n’y est pas.

Le refus du commissaire aux compte de la FAF de valider les finances du Comité d’organisation local (COL) du CHAN-2022, présidée à l’époque par Rachid Oukali et son vice-président, Yacine Benhamza, est présenté comme la preuve irréfutable des graves dérapages, gaspillages, voire de détournements. Or, la Fédération, qui veut endosser le costume de Robin des Bois, n’a pris aucune disposition contre les deux présidents. Rachid Oukali continue de présider la Ligue de wilaya d’Alger, alors que le vétérinaire Benhamza, lui, dirige deux Ligues régionales (Oran et Saïda) ! Ils bénéficient certainement de la protection du vieux logiciel pour s’installer à Dely Brahim, en cas d’un remplacement.

L’orientation des débats sur les finances de la FAF, à la seule période post-2017, pose aussi de sérieuses questions. Elle renseigne aussi sur l’orientation qu’on veut donner à cette question. Est-ce que des présidents, comme Kheïreddine Zetchi, capitaine d’industrie qui versait la prime personnelle de 20 000 dollars annuelle- ment octroyée par la CAF dans les comptes de la Fédération ; Charaf-Eddine Amara ou Djahid Zefizef, deux commis de l’État, sont venus à la Fédération de foot- ball pour s’enrichir ou taper dans les caisses ?

A l’évidence non ! Mais face à la dure réalité du terrain, la Fédération, qui navigue à vue et qui devra présenter son bilan au mois de mars prochain, doit se trouver, voire se créer des succès. Un impératif, une ques- tion de survie pour un Bureau fédéral fantôme qui veut durer au-delà de 2025, mais qui reste plombé par des résultats sportifs en berne dans toutes les catégories. Et puis, les issabistes ont commencé à goûter au pot de miel avant de passer à la louche, à partir de 2000 jusqu’en 2017. Et donc, il y a lieu de se demander, alors, pour qui sonne le glas ? Le glaive de la justice est suspendu !
LAFORDASSE

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