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ALG : Affaire Atal, une débilité à la française

RACHID BELARBI

La parenthèse enchantée avec les Verts et ce safari gagnant au Mozambique s’étant rapidement refermés, Youcef Atal a redécouvert l’hypocrisie victimaire des relais sionistes dans la machine judiciaire française.

Passé par la case prison, libéré sous caution et frappé d’une interdiction de quitter l’Hexagone, l’international algérien se présentera devant le juge le 18 décembre. Il encourt une peine d’un an de prison et 45 000 euros d’amende. Ses excuses et son mea culpa n’auront finalement servi à rien. Déjà qu’il a été lourdement sanctionné par la Ligue de football professionnel avec cette suspension de sept rencontres, voilà que les ennuis de Youcef Atal ont pris un cachet plus « sérieux » et doublement menaçant puisqu’obligé désormais de se défendre devant un tribunal pénal.

Paradoxalement, le pire semble pourtant être passé pour l’ancien joueur du Paradou qui a, précisons-le, passé la nuit du jeudi au vendredi en prison ! Visé par une enquête préliminaire pour « apologie du terrorisme » après sa publication liée en soutien à la Palestine occupée, le champion d’Afrique a, en effet, été placé jeudi en garde à vue, l’équivalent d’une mise sous mandat de dépôt en Algérie, à la différence que le défenseur de l’OGC Nice a été placé «gardé» dans les locaux de la police judiciaire, à la caserne Auvare de Nice, précisaient les médias français.

Nuitée en prison et liberté sous caution

Tout cela en raison de son partage de la vidéo d’un certain Mahmoud El-Hassanat qui priait en demandant à Allah d’envoyer «un jour noir sur les juifs» après que les bombardements de l’armée sioniste sur Ghaza en représailles à l’attaque du Hamas, le 7 octobre dernier. Mais même s’il s’était empressé de supprimer ladite vidéo et de présenter ses excuses, Youcef Atal a été broyé par le tribunal médiatique français. Visé par une enquête préliminaire pour «apologie du terrorisme et provocation publique à la haine ou à la violence », il a immédiatement été suspendu par son club qui n’avait, détail important, pas du tout été clément ou compréhensif envers son latéral-droit en décidant de « prendre immédiatement des sanctions, préalables à celles que pourraient prendre les instances sportives ou judiciaires, compte tenu de la nature de la publication partagée et de sa gravité. Suspendu jusqu’à nouvel ordre avec interdiction de s’entraîner avec le groupe professionnel, l’Algérien a ensuite été victime de la main lourde de la commission de discipline de la LFP qui lui avait, comme rappelé plus haut, infligé sept matchs de suspension.

Il risquait jusqu’à 7 ans de prison !

Fort heureusement pour le natif d’Akbou, la «provocation à la haine raciale en raison de la religion» a « seulement » été retenue contre lui par la justice française. Selon la dernière circulaire du ministère de la Justice, il risque jusqu’à un an de prison et 45.000 euros d’amende pour ce chef d’inculpation. Or, s’il avait été inculpé d’apologie du terrorisme, la peine encourue aurait été bien plus lourde, à savoir 7 ans de prison et 100.000 euros d’amende, selon le site du service public français. Privé de terrain jusqu’au 20 décembre, Youcef Atal a finalement été déféré devant le parquet de Nice. Il a été placé sous contrôle judiciaire « avec interdiction de quitter le territoire national sauf pour des raisons liées à son activité de footballeur professionnel », selon un communiqué du procureur de la République. Il doit également verser une caution de 80.000 euros. Toujours d’après le procureur de la République, le latéral droit comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Nice le 18 décembre prochain.

Silence à la FAF, les joueurs à son secours

En dépit de tout ce déferlement médiatique et de l’acharnement d’une justice française instrumentalisée et à deux vitesses, ni la Fédération algérienne de football, ni son président Walid Sadi, ni le ministère de la Jeunesse et des Sports n’ont réagi publiquement et se murent dans un silence aussi gênant qu’intrigant. Si Youcef Atal avait été inculpé pour autre chose que la « question palestinienne », credo intemporel de l’Etat algérien, cela se comprendrait. Mais bien qu’abandonné à son (triste) sort par sa tutelle, le défenseur de l’OGC Nice a, fort heureusement reçu, via des messages sur les réseaux sociaux, le soutien d’un bon nombre de ses coéquipiers en sélection, en l’occurrence Sofiane Feghouli, Riyad Mahrez, Ramy Bensebaïni, Anthony Mandrea, Houssem Aouar, Amine Gouiri, Kevin Guitoun, Mohamed Amoura, Youcef Belaïli, Farès Chaibi, Ramiz Zerrouki, Baghdad Bounedjah, Yacine Brahimi, Islam Slimani, Ahmed Touba, Houcine Benayada, Ishak Belfodil, Adlène Guedioura et Hichem Boudaoui qui ont, à l’unanimité, condamné les «proportions inhabituelles et démesurées» qu’a prise cette affaire.

RACHID BELARBI

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