Entre les affirmations de Djamel Belmadi et les négations du Stade Rennais par la voix de son directeur sportif.
comme un malaise entoure, désormais, le choix de la nationalité sportive d’Amine Gouiri. Le sélectionneur national avait, pourtant, indiqué que l’actuel attaquant du Stade Rennais avait bel et bien changé de nationalité sportive et qu’il rejoindrait les Verts dans les plus brefs délais. « Amine Gouri avait déjà changé sa nationalité sportive. C’est un secret pour personne, c’est officiel » avaitt-il répété tout récemment sur les ondes de la radio français RMC. Son arrivée semblait même être programmée pour le mois d’octobre et l’éventuelle confrontation amicale face à l’Egypte. Le message du driver national a, semble-t- il, été « capté » cinq sur cinq en terre bretonne puisque la réaction du club employeur du jeune attaquant (23 ans) a été aussi immédiate qu’intrigante. «J’ai échangé avec Amine par rapport à ça (son choix entre l’Algérie et la France), pour l’instant la décision n’est pas actée» rétorqua, ainsi, le directeur sportif de Rennes, Florian Maurice, en marge de la présentation des deux dernières recrues, Fabien Rieder et Bertug Yildirim, jeudi. Prévisible, vu l’énorme talent et l’avenir prometteur de Gouiri, la sortie médiatique de Maurice laisse à penser que l’attaquant binational subit une pression, somme toute légitime vu l’enjeu, de la part de son club.
La CAN incommode Maurice
Le constat est, d’ailleurs, très simple : s’il venait à confirmer la tendance et à donner raison à Djamel Belmadi, l’ancien Lyonnais devra manquer près d’un mois de compétitions officielles avec son club pour défendre l’honneur algérien en Côte d’Ivoire, durant la Coupe d’Afrique des Nations (13 janvier -11 février 2024). A cela s’ajoutera les déplacements long-courriers pour disputer les éliminatoires du Mondial-2026 avec les Verts et tous les risques y afférents, notamment ceux liés, dans les meilleurs des cas, à la fatigue cumulée et à la récupération. Il était, de fait, clair que le SRFC ne lâcherait pas si facilement un élément qui lui aura, aussi, coûté pas moins de 28 millions d’euros. Tout comme le football tricolore ne voit pas d’un bon œil la « fuite » vers la sélection de l’autre rive de la Méditerranée d’un pur joyau, labellisé formation française, qui cumule 74 sélections dans les différentes sélections de jeunes de l’EdF, des moins de 16 ans jusqu’aux moins de 23 ans, pour pas moins de 48 buts !
Rennes compte énormément sur lui
D’autant plus qu’en club, la blessure de l’avant-centre rennais Arnaud Kalimuendo obligera le coach Bruno Genesio à repenser son attaque et à responsabiliser encore davantage Amine Gouiri, notamment en cette période au calendrier très dense, de la confrontation de Lille hier à la réception du PSG (le 8 octobre), en passant par le derby contre Nantes (le 1er octobre) et la Ligue Europa, avec le Maccabi Haïfa jeudi et Villarreal le 5 octobre. En l’absence de Kalimuendo et Martin Terrie (en phase de reprise), deux qui suivent l’actualité du club breton s’attendent, d’ailleurs, à ce que Gouiri occupe le poste de Kalimuendo en pointe contre le LOSC. « Il a un temps d’avance, il a déjà évolué plusieurs fois à ce poste, il en a l’expérience », assurait son entraineur Genesio hier dans les médias français.
Gouiri doit parler !
«Dans l’axe, il est aussi armé pour résister aux contacts, être un point d’ancrage intéressant dès lors qu’il a du soutien pour combiner. Il sait s’adapter à plusieurs postes. Il aime bien partir de plus loin pour s’appuyer et combiner, plonger depuis la deuxième ligne. On le sait à l’aise dans les petits espaces, et dans l’axe il est aussi armé pour résister aux contacts, être un point d’ancrage intéressant dès lors qu’il a du soutien pour combiner » abondait dans le même sens son ancien coach à Nice, le Roumain Adrian Ursea (décembre 2020-2021). Mais entre les affirmations de Belmadi et le coup de pression du Stade Rennais, aussi bien via son directeur sportif que par l’entremise de son entraineur qui compte énormément sur lui, le principal intéressé n’a pas encore pris la parole pour « révéler » le fond de sa pensée et rendre public sa « décision finale ». Or, le moment semble le mieux indiqué pour le faire, question de se libérer d’un réel poids à même de pouvoir se concentrer sur sa carrière en club, en attendant de pouvoir étrenner sa première cape internationale, avec les Verts, et mettre définitivement fin à cette polémique.
RACHID BELARBI
