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ALG : Dakar, terre d’enseignements

Rachid Belarbi

En allant imposer son diktat à Dakar, terre des champions d’Afrique toutes catégories, la sélection nationale a envoyé des signaux forts qui rassurent sur sa progression.

C’est le genre de rencontres sans réel enjeu sur un plan purement arithmétique, mais de celles qui permettent d’in- verser une tendance et d’enclencher une dynamique. Car, bien qu’il faille se garder de tirer, à chaud, des enseignements trop hâtifs, la victoire de la bande à Djamel Belmadi au cœur d’un stade Abdoulay-Wade, dans lequel plus de 50.000 supporters en verve s’époumonaient pour encourager les Lions de la Teranga a bien plus de valeur qu’un simple succès en amical. Car, on ne bat pas un roi du continent par hasard, qui plus est à domicile et avec un onze privé de deux pièces maîtresses au cœur du jeu. Ce sursaut d’orgueil des Verts est tellement rassurant qu’il intervient à un moment-clé de la mutation de l’EN, telle qu’orchestrée par Belmadi, dix semaines avant l’entame des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 et moins de quatre mois avant la CAN ivoirienne.

Mandréa, comme une évidence

Le premier des enseignements à tirer est que cette victoire de prestige dans la tanière des Lions a établi une hiérarchie au poste de gardien de but. L’exceptionnelle prestation d’Anthony Mandréa le place, désormais, comme le numéro 1 qui prendra la place de Raïs M’Bolhi dans la durée. L’assurance qu’il a transmise, mardi soir, à sa défense et au reste de ses coéquipiers le plébiscite, en effet, pour être le nouveau patron des bois devant Mustapha Zeghba et Oussama Benbot. Même un éventuel retour en forme de M’Bolhi à la faveur de son engagement avec le Chabab de Belouizdad et de sa participation à la Ligue des Champions de la CAF ne devrait pas contester le statut qu’a gagné Mandré à travers ses prouesses au Sénégal. Ses deux parades d’entrée face à Sadio Mané, notamment celle de la 8ème minute de jeu, ainsi que son arrêt-réflexe face à la tentative à bout portant de Nicolas Jackson à la 37’.

Bensebaïni, l’axe lui va si bien

Ou encore son intervention sur la lourde frappe de Diatta dans les ultimes souffles du temps additionnel qui ont maintenu l’EN à flot et contribué grandement à gagner sa cage inviolée. En parallèle à la confiance dégagée par Mandréa, l’arrière-garde de la sélection doit également son imperméabilité à Dakar au sans-faute de Rami Bensebaïni en tant que compère d’Aïssa Mandi dans l’axe. Habitué en sélection à évoluer sur le flanc gauche, le défenseur du Borussia Dortmund a, ainsi, coulissé avec succès en charnière centrale. Ses interventions propres et ses relances parfaites ont, d’ailleurs, été dignes d’un central de métier. Préféré à Tougaï, en raison d’une meilleure technique, d’une plus grande vitesse et d’un plus long vécu en vert, Bensebaïni a été le complément idéal du vice-capitaine Mandi, ce qui a également eu pour effet de libérer une place à gauche, désormais propriété de Rayan Aït-Nouri.

Feghouli, l’indémodable

cylindrée Le sociétaire de Wolverhampton est, à ce propos, à créditer d’une prestation aboutie, aussi bien sur le plan défensif que dans son apport offensif. Avec le quatuor Atal-Aït Nouri-Bensebaïni-Mandi, le coach Djamel Belmadi semble, enfin, avoir trouvé sa défense-type, celle avec laquelle il ira à la conquête du billet qualificatif à la Coupe du Monde 2026 et au trône continental à la CAN-2023. Deux nouvelles épopées que le commun des supporters des Verts n’imaginera dorénavant plus sans Sofiane Feghouli ! L’énorme travail de sape abattu par l’ancien ailier du FC Valence a été tel que son âge est devenu subitement un simple chiffre ! Ses relances, son sens de l’anticipation, son impact sur le jeu et son intelligence tactique ont, incontestablement, porté les Verts et donné une leçon de football à ses jeunes coéquipiers qu’il accompagne par ses conseils et ses orientations. Rappelé au meilleur moment par Belmadi après avoir cruellement manqué à l’EN, notamment lors du match barrage retour face au Cameroun, le milieu du Fatih Karagümrük demeure l’indémodable cylindrée tellement indispensable au moteur des Verts.

RACHID BELARBI

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