La générosité est dans le sport. Il y a des rencontres qui apportent du bonheur et de l’espoir. Celle qui s’est produite sur une aire de repos de l’auto- route Oran – Alger mérite d’être contée. Des jeunes filles en tee-shirt rouge, qui faisaient des achats dans une supé- rette, laissaient le passage à un homme qui a apprécié une telle marque de politesse. Au cours de la discussion, il apprend que ce sont des joueuses de l’équipe U-16 de bas- ketball, dont le club porte le nom de l’un des premiers mar- tyrs de la révolution, « Zeddour Brahim » d’Oran. Celui-ci, alors étudiant au Caire, avait rejoint sa ville natale, quelques jours avant le déclenchement de la lutte armée. Il a été arrêté par la DST française au début du mois de novembre 1954, et, quelque temps plus tard, son corps fut rejeté par la mer du côté de Fort-de-l’Eau (Alger).
Cette équipe des U-16 se rendait à Rouiba pour disputer, le lendemain, à la salle omnisports, les quarts de finale de la Coupe d’Algérie contre Azzaba (wilaya de Skikda). Poussé par la curiosité et voyant que chaque joueuse possédait un sac volumineux, notre homme demanda avec le sourire ce qu’ils pouvaient bien contenir. La réponse, il faut le dire, le surprit. «Ce sont des draps et des couvertures, parce que nous allons dormir dans une auberge de jeunesse.» L’interlocuteur s’adressa alors à un des accompagnateurs qui se trouvait être l’entraîneur Charbouni Farouk : «Vous êtes mes invités à Alger pour le dîner et pour l’hôtel.» Ce qui fut dit sera fait.
Le généreux mécène, qui a souhaité garder l’anonymat, en apprenant que l’équipe a gagné (50 – 34), a promis à BOTOLA qu’en cas de qualification pour la finale, il prendrait en charge tous les frais de séjour. Bien sûr, il n’a pas pipé mot à la délégation oranaise, et il faudrait donc attendre le résultat des demi-finales contre Sétif, qui auront lieu ce week-end, toujours dans l’Algérois. Les techniciennes Lilla Lattoui – Esma Belhia y croient ne serait-ce que pour remercier cet homme noble et clément.
